Histoire de l'enluminure
L’enluminure est une illustration qui vient, comme son nom l’indique, illuminer, mettre en lumière un texte. Cet art s’étend sur une période d’environ dix siècles : du Ve au XVe siècle, d’où une grande diversité de styles.
Aux Ve et VIe siècles prend place l’enluminure mérovingienne. Elle se caractérise par des lettrines en forme d’animaux, et principalement d’oiseaux et de poissons (lettres ornithomorphes et ichtyomorphes). Manuscrits de référence : le Sacramentaire de Gellonne, le Missale Gothicum, le Lectionnaire de Luxeuil.
L’enluminure insulaire (VIIe, VIIIe et début IXe siècle), comporte des couleurs vives et de nombreuses formes géométriques comme les spirales et les entrelacs. On rencontre ce style en Irlande et en Ecosse. Le livre de Kells et l’évangéliaire de Lindisfarn sont des manuscrits insulaires.
Vient ensuite l’enluminure carolingienne, qui s’étend du IXe au Xe siècle. Elle se développe pour une grande part à la cour de Charlemagne, qui en apprécie la richesse et la délicatesse. Le sacramentaire de Charles le Chauve en est un bon exemple.
L’enluminure romane (XIe et XIIe siècles) est plus sobre que la précédente. On y découvre par exemple des lettres historiées (lettrines ornées de scènes narratives), et des rinceaux (motifs végétaux stylisés). Les manuscrits du Mont Saint Michel, conservés à Avranche, sont caractéristiques de cette période.
L’enluminure dite « de Transition » caractérise le XIIIe siècle, et est une évolution du style roman vers le gothique. On y trouve donc un mélange des deux. L’un des manuscrits de référence est la Bible de Maciejowski.
L’enluminure gothique, enfin, est la plus réaliste et souvent la plus fournie : décors de rinceaux, de fleurs et animaux viennent orner le texte calligraphié, comme par exemple dans « les très riches heures du duc de Berry ».
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